Histoire résumée | Construction personnelle de Donat GUIGNARD (de Sainte-Croix, Suisse) avant qu'il ne construise un Pou du Ciel.
[Article paru dans Les Ailes N° 809 du 17.12.1936]
Le ski aérien de M. Donat-Guignard
Quiconque a assisté à ce spectacle merveilleux que constitue les sauts en ski, sur une belle piste de neige, n'a pas pu ne pas songer à combiner le ski et le planeur pour transformer le bond en un véritable vol. Le saut du skieur, par son ampleur et sa beauté, tient d'ailleurs davantage du vol que du bond et il suffirait certainement d'utiliser une voilure réduite, correctement étudiée et disposée, pour allonger le saut.
Les Ailes ont d'ailleurs reproduit, il y a déjà quelques années - c'était au temps des premiers succès de Thoret à Chamonix - l'interview d'un champion scandinave où celui-ci accordait, dans la technique du saut à ski, une place assez importante à... l'aérodynamique. La résistance de l'air sur le corps du skieur a naturellement une influence très sensible mais elle joue également sur la portance du ski, considéré comme une surface prenant appui sur l'air.
D'autre part, on peut se rappeler l'époque ou, à la suite d'une campagne d'Emmanuel Aimé, dans L'Auto, en faveur de l'aviette mue par la force musculaire, une quantité de cyclistes s'efforcèrent de transformer leur bécane en machine volante. Les résultats furent décevants. Néanmoins, un certain nombre d'entre eux réussirent en plaçant au-dessus de la fourche avant, des moignons d'ailes qui n'avaient pas un mètre carré, à effectuer, en terrain plat, des bonds de 2 à 3 mètres que, sans ces ailes, la bicyclette eut été bien incapable d'accomplir.
On est ainsi amené à penser qu'il suffirait peut-être d'embryons d'ailes de deux ou trois mètres carrés, judicieusement utilisés par le skieur pour multiplier par trois ou quatre la longueur des sauts records réalisés à ce jour.
En attendant que l'expérience consacre ou démolisse cette idée, il faut signaler l'intéressant essai qu'à fait un sportif suisse, M. Donnat-Guignard - disciple, par ailleurs de Mignet - de l'emploi combiné du ski et du planeur Chanute. ... porté sur la neige par ses skis, accroché, par des sangles-bretelles à son planeur, le pilote dévale une pente de neige et décolle rapidement. La profondeur et la direction du planeur Chanute étant commandes par le déplacement du corps et des jambes, la difficulté consiste à maintenir, en vol, le parallélisme des deux skis. Cette difficulté s'accentue évidemment à l'atterrissage. |